Le retour d'Emilie

Des pas sur le pas de la porte, des voix, une silhouette qui s'en va ...
Marius râlait il s'était mouvé pour rien !

Songeant à retourner à ses occupations il entendit une petite voix, c'est alors qu'une grimace déforma son visage et il fit demi tour pour voir qui était derrière cette porte.
De toute façon il avait assez intérêt à le faire vu que la maitresse de maison recueillait tout ceux qui passaient les grilles du domaine.
Le dernier en date, Eloso, qui avait bien pris ses aises d'ailleurs et même si Marius ne sautait pas de bonheur à cette idée il fallait faire bonne mine.
Enfin là n'était pas le souci, il fallait savoir découvrir qui était là avant que Leello fasse elle même le déplacement, Marius savait qu'elle ne serait pas contente et devrait se justifier, voir s'excuser chose qu'il avait horreur de faire.

Il ouvrit la porte à la hâte, et là ... il resta bouche baie.

Par les saintes burettes d'Aristote !

Marius se mit les mains sur la bouche, un peu honteux de parler ainsi devant un enfant ... enfin un ... c'était une ou .. une mauvais blague de Ed parce que ... et bien il avait bien devant lui Ed en fille.
Le nain se gratta la barbe restant un instant abasourdi par ce qu'il avait devant lui avant de se souvenir que Ed avait une soeur, et qu'elle avait été transportée au monastère pour avoir des soins.

Il prit alors la petite par le bras et la tira à l'intérieur.

Ma ptite vous allez prendre froid, restez là je vais chercher dame votre mère.

Un peu troublé il laissa l'enfant en prenant soin de refermer la porte derrière lui, qu'elle ne se sauve pas et disparu dans les couloir à la recherche de Leello.

La porté s'ouvrit soudain, un homme de petite taille et barbu, qui la dévisageait comme s'il venait de voir un fantôme, elle resta bouchee bée..se sentit tirée par la bras ,


Heu la malle est restée près de la grille,

murmura t elle pour se donner contenance,

Citation :

Ma ptite vous allez prendre froid, restez là je vais chercher dame votre mère.

Un léger sourire flotta sur ses lèvres pâles, sa mère!!! il allait chercher sa mère...et il s'assurait qu'elle ne partirait pas elle ne risquait pas, non elle revenait chez elle enfin dans la demeure familiale, ils lui avaient tous tant manqué!!

Ha non elle n'était pas prête a déloger de là, dans quelques minutes tout au plus Maman serait là, Papa aussi peut-être si'l n'avait été appelé au secours de quelques voyageurs, et Edwin ..oui Edwin il était forcément avec Maman...

Marius était venu la trouver pour l'informer qu'on lui avait ramené sa fille et que celle-ci patientait dans le Hall.
Rien ne pouvait lui apporter plus de bonheur, Leello sourit et à peine Marius eut fini sa phrase qu'elle se précipita dans les couloirs du domaine pour aller serrer sa fille dans ses bras.

Plus elle approchait du hall et plus son angoisse montait. Et si elle ne se souvenait plus de sa mère ?
La maladie et le temps qui est passé pouvait amplement avoir effacé son souvenir.
Leello s'arrêta un instant sur le seuil et c'est très émue qu'elle entra dans la pièce, s'approchant doucement de la fillette qui était installée sur un fauteuil.
Une fois près d'elle elle mit un genoux à terre et prit ses mains dans les siennes. Puis son regard chercha le sien.

Emilie ma fille te voilà de retour ! Je suis tellement heureuse !

Elle posa un baiser sur la joue de la petite attendant sa réaction pour savoir si elle pouvait enfin la serrer dans ses bras.

Enfin elle serrait sa fille sans ses bras, un sourire se dessina sur son visage et elle la tenait contre elle avant de s'installer sur un fauteuil la calant sur ses genoux.

Tu as tellement changé ! je suis très heureuse que tu sois de retour.
Je vais te faire visiter la demeure mais ici c'est celle des vacances. Nous vivons plus souvent à Olonne.
Nous nous y rendrons dès que ton père nous aura rejoint.

Leello n'en revenait pas, la petite fille qu'elle avait laissé était presque une jeune fille aujourd'hui. Elle ressemblait tellement à son frère et pourtant elle était si différente de par son caractère. Les deux se complétaient à merveille et Leello aimait ce mélange de complicité et de dualité qui les liait l'un à l'autre.
Elle caressait ses cheveux et lui sourit.

Emilie, je vais te faire visiter les lieux et surtout te présenter les habitants de Montmilcent. Tu verras ils sont tous adorables. Que dirais tu d'un repas histoire que nous soyions tous réunis, puis ensuite nous penserons au baptême.

Leello sourit attendant de voir si le programme n'effrayait pas trop la petite.

Leello était heureuse sa fille souriait et semblait heureuse d'être rentrée.
La petite famille allait surement se souder de nouveau et ceux qu'elle aimait étaient presque tous près d'elle.

Un petit coup de pouce de la vie, surement mais Leello savait qu'il fallait profiter de ses instants qui faisaient le bonheur.

Bien nous allons attendre un peu et si ton père tarde trop alors nous irons le rejoindre qu'en penses tu ?

Pensif, il longeait le couloir, concentré sur le bout de ses bottes. Pas de doute, elles brillaient comme jamais. Il venait de découvrir le miracle du cirage, qui possède sur la graisse de boeuf l'incommensurable avantage de ne pas sentir l'étable.

Ca n'était pas pour ça qu'il venait au salon, néanmoins. Non, il voulait demander quelque chose à Leello.

C'est en passant le seuil de la pièce qu'il apercut deux paires de jambes. Le mollet galbé de la maitresse de maison, mais aussi celui, plus rond et plus court, qui se trouvait à coté.

Logiquement, il releva les yeux. Une petite fille. Diantre. Blonde comme les blés, ou plutôt comme son père, se dit-il. La ressemblance avec Ed, d'ailleurs, ne laissait guère de doutes !

Bonjour... Votre sénéchalité, mademoiselle...

Il inclina la tête, puis regarda Leello.

Vous me présentez cette jeune beauté ?

Leello sourit voyant son ami la rejoindre.

ElOso, entrez je vous en prie, et laissez moi vous présenter ma petite princesse.

Tout en parlant elle se leva posant sa fille sur ses pieds.

Voici Emilie, ma fille qui arrive tout juste de chez les nonnes.
Ma puce voici un vieil ami, il habite chez ici et nous travaillons ensemble.

Leello était heureuse de présenter son ami à sa fille.

Vous me cherchiez mon ami, que puis je faire pour vous être agréable ?

Mademoiselle de Proisy... Je suis enchanté !

Profonde réverence, un peu lourde mais non dénuée de classe.

Et bien en fait, je voulais vous poser une question. Ca vous prendra deux minutes, ensuite je vous laisse profiter de votre fille. Voilà...

Il reflechit un instant, prenant son élan, puis débita :

Bon. J'ai remarqué que vous faisiez laver les serviettes de bain. Mais quand je m'en sers, je suis propre, puisque je sors du bain. Alors pourquoi les laver ?

Elle était aux anges, sa mère pour elle seule, un homme se présenta, elle fit une révérence gracieuse, devinant que c'était une personne qui pour ainsi dire faisait partie de la famille.


Bonjour, je suis Emilie, je reviens du couvent...je suis heureuse de retrouver Maman et Papa enfin tout le monde qui m'a manqué tant de fois. On va rejoindre mon Papa? Et Ed ...et après tu m'apprendras le livre des vertus hein?


Elle se rapprocha de sa mère prenant sa main, laissant Eloso discuter avec Elle, il devait surement avoir des choses importantes à lui dire, elle se demandait bien ce que c'était une sénéchalité

Leello sourit en entendant son ami,

Mon cher je vous en prie vous ne me dérangez pas et je suis même très très heureuse que vous rencontriez ma fille.
Heu .. pour les serviettes ... et bien pour qu'elles sentent bon .. enfin non que vous ne sentiez pas bon ... mais l'humidité ... tout ça ...

Leello lui sourit se disant que le fond de sa question ne sonnait pas si faux mais bon.

Emilie avait salué Eloso très conventionnellement, c'était assez marrant pour une si petite fille.

Oui ma belle on va voir tout ça ensemble. En attendant va te reposer un peu ensuite on prendra la route vers Olonne.

Eloso vous me donnez un coup de main pour les chevaux ?

Ah, l'humidité... Vaste question, l'humidité, et qui ne sent pas mauvais du tout ! Mais bon, je comprends. Enfin, non, je ne comprends pas, mais je vous fais confiance.

Vous partez à Olonne, chez les mangeurs de choux ? Nan parce qu'on dit pour les Auvergnats, soupe aux choux, tout ça, mais les Vendéens c'est pire, ils n'ont que ça a manger, eux !
Je vais vous aider à seller, et ensuite j'ai du travail à la forge... Les bruits de bottes de l'Anjou me poussent à vérifier le matériel, et même à élargir un peu le stock. Quand vous reviendrez vous aurez du tout neuf ! Et puis il faut mettre le domaine en état de tenir, aussi. Si ces bougres passent par ici, que vos gens puissent les accueuillir avec tous les égards dus a leur rang.

Il réfléchit un moment, considérant les deux Proisy.

Bon, vous allez râler, je le sens. Alors je vous accompagne là-bas, puis je reviens de suite ici.

Allez zou, aux écuries !

Leello sourit en entendant son ami, celui ci avait une façon très particulière d'appréhender chaque situation, mais il savait avoir un jugement très juste et toujours posé et réfléchit. Enfin sauf pour l'humidité des serviettes.
Et il la connaissait par coeur !

Je vous remercie mon ami vous êtes une escorte de qualité, mais si vous rentrez seul, je veux que vous fassiez attention à vous.
Pour tout vous dire savoir que vous veillez sur Montmilcent, me rassure, et vous allez soulager Marius.


Leello lui fit un petit sourire car elle savait ce que prononcer le nom de Marius aurait comme effet.
Elle posa un baiser sur le front de sa fille.

Ma puce on prépare les chevaux, vas voir Marius qu'il te donne de quoi manger et boire ensuite nous partirons.

Elle se retourna alors vers son ami,

En route mon cher !

Ah Emilie passes donc à l'atelier il y a quelque chose pour toi !

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